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Hank Vogel - Page 43

  • Syndrome du tapis rouge (20, à suivre)

     Syndrome du tapis rouge de Hank Vogel 2.jpgDans la rue, pour de pas paraître à ses yeux un faux-cul qui s’est contenté d’un minimum de connaissances pour réussir tout juste l’examen final, comme dirait Madame Alice, lors d’un éventuel rend-vous avec Lollipop, je me remémore tous les syndromes qui ont frappé mon esprit, en quelque sorte. 

     Soit: le syndrome de Cotard grâce au ringard costard que doit porter mon pauvre père quotidiennement afin de soi-disant honorer sa clientèle, le syndrome de Stockholm grâce à la ville où ma chère mère a vu le jour, le syndrome du paillasson grâce au coin préféré du vilain  matou de notre exécrable voisine pour satisfaire ses besoins, le syndrome de la main étrangère grâce au vieux pasteur de la commune qui effleure les fesses des paroissiennes chaque fois qu’il implore le Seigneur... 

     Ainsi de grâce en grâce, certaines causes, graves ou anodines, s’incrustent allégrement aux tréfonds de notre mémoire.

     Ainsi, également, l’homme agit tel un singe qui fait tout pour paraître et ne pas être et ce afin de plaire à sa guenon ou en  phase de le devenir. En espérant que ses singeries ne brisent pas la branche sur laquelle il est assis, bien entendu! 

     Je ne suis qu’un minable fabriquant et collectionneur de comparaisons! je me reproche. Il est temps que je me distingue du commun des mortels. Oui mais comment? A qui dois-je m’adresser pour résoudre ce fichu problème comportemental? A quel sage, à quel chef religieux, à Dieu ou au diable? Questions absurdes, réponses sourdes! Je suis condamné à patauger dans mes propres propos... Mes études m’ont-elles rendu si compliqué que ça, à ne plus pouvoir trancher dans le vif?... La société est une mare aux connards où seuls les très riches  peuvent s’échapper de ses eaux engloutissantes...

     Tout à coup, l’annonce d’un message me fait sursauter mettant ainsi fin à mes réflexions contestataires.

     Illico presto, je retire mon gallaxy, de dernière génération offert par mes vieux, de la poche revolver de mon jeans, l’allume et je lis:

     Je t’attends ce soir chez moi vers sept heures précises. C’est l’appart 33,  au-dessus de mon cabinet. Bisous. Lou, pseudo ta Lollipop apprivoisée.

     - Eh bien! je murmure. 

     J’attendais tout sauf ça, me dis-je...