Au début de l’après-midi, je t’ai téléphoné. Nous avons bavardé un peu plus longtemps que d’habitude depuis mon départ. Tu m’as semblé inquiète. Je t’ai questionné. Tu m’as répondu que tu avais une angine et tu étais dans une période difficile. Étrangement, je me suis senti soulagé. Je suis une problème pour toi. L’indifférence m’aurait inquiété. Puis on a sonné chez toi et j’ai raccroché... J’ai marché comme un damné dans la rue. Je suis allé dans une maison de passe. J’ai payé et une fille s’est mise toute nue. Nous avons fait l’amour. La prostitué a joui. Elle a peut-être fait semblant. Probablement. L’argent me dégoûte. Je me dégoûte. Je suis sale de la tête aux pieds. J’aurais mieux fait de me faire plaisir. Ainsi, avec les cent florins que j’ai donné à la fille, j’aurais pu t’inviter à dîner. Et nous aurions parlé. De quoi? De tes problèmes ou des miens? Les tiens me font peur. J’ai peur de la mort d’un amour. J’ai tort de penser à tout ça. Je veux construire un monde avec toi. Un enfant serait le bienvenu. Il nous lierait à jamais. Mes visions prophétiques me rassurent. Ont-elles un parfum d’imagination? J’espère que non. Je suis au bout du cauchemar. Dans quelques jours, je serais face à toi ou face à personne. Face à toi serait plus constructif. Face à personne serait replonger dans le vide, le néant...
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La quarantaine d'un esprit vagabond (2, à suivre)