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  • Virgule après la voyelle (8, à suivre)

     Virgule après la voyelle de Hank Vogel.jpgEt à l’instant urgemment souhaité, me voici donc face à mes décideurs de mon avenir professionnel: la fameuse commission que tout le monde craint.

     Elle est composée de cinq personnes: deux hommes, deux femmes et un transgenre. Toutes assises derrière une longue table.

     D’après Double Z, il s’agirait d’anciennes victimes des vielles méthodes  carcérales. A prendre avec des pincettes.

     Au milieu de cette rangée humaine, on distingue, par son sourire crispé et sa tête plus en avant que celles des autres,  la présidente, forcément vu la progression de notre société démocratique ou sa féminisation selon le ou les partis ultra-machistes.

     Je suis debout tel un pingouin coincé sur un banc de glace.

     La dame en question me toise puis me demande:

     - Vous êtes bien Charles Ducoin, le fils de Georges Ducoin, l’ancien élu de notre région?

     - C’est exact, Madame.

     - Madame la Présidente, me corrige-t-elle.

     - Madame la Présidente, je répète.

     - C’est bien. Un bon point pour vous.

     - Bien que... bien que...

     - Bien que quoi?

     - Tout signe verbal répété n’est pas nécessairement une certitude. Le respect véritable est la plupart du temps silencieux.

     Du coup, mon interrogatrice tombe de son  piédestal.

     Alors, ne sachant quoi répondre, elle dévisage son confrère de droite puis sa consœur de gauche, croise ses mains et me déclare avec un sourire digne d’une starlette de Hollywood:

     - Même eux n’ont compris que dalle... N’est-ce pas mes amis?

     Et les quatre subalternes, en réalité,  crient à l’unisson:

     - Oui, Madame la Présidente!

     Merde! Dans quelle galère me suis-je fourré? me dis-je.

     Mais comme mon ange gardien ne me lâche pas d’une semelle, tout juste à fin de cette sérénade orchestré, brusquement un gardien de la paix entre comme un fou dans la salle d'interrogatoire, se jette presque sur la miss et lui chuchote quelque chose à l’oreille.

     L’inquiétude est totale et générale. Heureusement, elle ne dure qu’une dizaine de secondes.

      Aussitôt après, l’attachée aux étiquettes se lève d’un bond et annonce tout haut mais d’un voix fluette:

     -  La séance est close. Il y a plus urgent ailleurs.

     Chahut et sourires à gogo de toutes parts.

     En sortant de ce pseudo-entretien, Madame la Présidente me fait un clin d’œil et me souhaite:

     - Bonne chance parmi nous!... Mais soyez tendres envers les zèbres et les gazelles.

     - Mille mercis... A qui ai-je l’honneur?

     - Charlie van der Hoek. En chair et en os cette fois-ci!...