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La quarantaine d'un esprit vagabond (9&10, à suivre)

 La quarantaine*-couv.jpgPourquoi en somme? C’est le jour J. Le jour des retrouvailles. Être ou ne pas être. Nous avons rendez-vous dans environ huit heures. Dans un tiers de jour. Hier, pendant tout le voyage, j’ai ruminé. A Dijon, à Auxonne, à Dole, j’ai ruminé. J’ai mâché mes penses tantôt avec rage, tantôt avec anxiété. Le sang bouille dans mes veines. Il faudra que je trouve une solution. Pour l’instant, mon comportement est trop violent. Mon cœur est une baïonnette. Qui n’a qu’un seul désir: celui de percer le tien. Je ne te poserai plus de question. Je tâcherai de t’inquiéter par des silences. Ne rien dire est un vide effroyable. J’en sais quelque chose. Je tâcherai aussi de ne plus te dire: je t’aime. Je tâcherai. Mes mains sont froides. L’été est en train d’agoniser.

 Je bois du thé froid. Je regarde ma montre. Dans moins de deux heures, tu seras là ou tu ne seras pas là. Mon cœur palpite déjà. Mon premier amour surgit des profondeurs. Comme je pouvais courir pour aller la retrouver. Je l’ai quitté vierge. Nous n’avions fait l’amour qu’en surface, si je puis m’exprimer ainsi. Elle voulait rester vierge jusqu’au mariage. Un autre l’a dépucelée. Un soi-disant ami. Il m’a volé tout ce que j’avais de plus cher. Mes projets, mes rêves, mes illusions. J’aurais dû le tuer. Elle était mon unique patrie. Pendant longtemps, j’ai vécu comme un apatride. J’ai survolé des terres arides. Je me suis nourri de sucreries amère. Les blessures étaient trop nombreuses pour l’oublier rapidement. J’ai mis du temps pour me libérer de son image. Son emprunte était énorme. Il me reste encore quelques séquelles de cette folie. Oui, c’était un amour fou. J’étais son prisonnier. Le prisonnier d’un labyrinthe amoureux. On se voyait toujours en cachette. A cause de son père. Il ne m’aimait pas. D’après lui, je n’étais pas assez bien pour sa fille. C’est lui le véritable meurtrier de cet amour. Je fume trop. C’est la nervosité. Le trac. Entrer en scène c’est moins troublant. En scène, il y a les autres. Mais là, je suis seul. Et personne ne m’a donné de texte à apprendre. C’est l’improvisation totale. Je me suis fait beau pour toi. Lavé et coiffé pour te plaire. Je me sens ridicule. Enfantin. Des vieux entrent dans le tea room. Vivement la vieillesse! Je n’aurai plus envie de personne. Je me consacrerai à mes petits-enfants. Le bonheur sera tout autre...

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