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  • Bottine en garde à vue (14, à suivre)

     Bottine en garde à vue de Hank Vogel*.jpgEt le lendemain matin, c’est l’apothéose, l’apogée, le bouquet, l’exaltation ou le summum. Chacun reconnaîtra le terme exacte, adéquate à sa dose.

     La jubilation est très variable d’une personne l’autre. Car l’être humain n’a pas été fabriqué dans un moule comme pourrait le prétendre un jour l’IA si les historiens ne se décidaient pas de corriger leurs erreurs.

     - Pas si vite Fritz! crierait ma concierge qui  a vécu des milliers d’heures prometteuses  voire paradisiaques se transformer subitement en enfer. Mettre la charrue avant les bœufs, c’est réservé aux ânes en politique.

     Soit! Sois donc avare et prudent comme un Helvète, me dis-je. En propos, bien entendu. Car pour le reste, les Suisses donnent assez par rapport aux autres. 

     - Alors, c’est quoi ta stratégie? me demande Pierre.

     - Qui va piano va sano, je lui réponds.

     - Sans blague!... Je crois entendre mon pépé.

     - Elle est bien bonne celle-là, je m’exclame avec un sourire effacé.
     
     - C’est quoi pour rictus? s’inquiète-t-il. Que cache-t-il? Encore une vérité qui plane  au-dessus de nos têtes dans cette vieille bicoque?

     - Exactement! Mais de la tienne seulement.

     - Pourquoi seulement de la mienne?

     - Parce que tu es le seul à ne pas connaître le surnom que tes collègues t’ont attribué.

     - Impossible! Ils me respectent tous.

     - L’un n’empêche pas l’autre... A l’école de police, tes profs ne t’ont jamais prévenu que les apparences sont souvent trompeuses?

     - Si mais pas vis-à-vis de mes collègues.

     - Cela m’étonne. Tu as dû suivre les cours d’une seule oreille.

     - Des deux.

     - Mais l’une peut empêcher l’autre, dans ce cas. Et bien d’autres!

     - Cesse de tourner autour du pot, bordel! s’énerve-t-il. Crache ce sobriquet imaginaire pour qu’on en finisse!

     - A vos ordres, Pépé! je crie...

     Et je souligne en murmurant:

     - Imaginaire était de trop.

     Pierre Portier alias Pietro Facchino tombe sur le cul. 

     Plus exactement: ses fesses se mettent à vibrer dans tous les sens puis elles s’écrasent béatement dans son fauteuil.  

     Et il m’accuse:

     - C’est sûrement à cause de toi et de perpétuelles plaisanteries.

     - Sans doute, je confesse. Mais sache qu’ils sont plus que deux à avoir découvert l’Amérique. Mais pas au même moment.

     - Qui ça et quel rapport?

     - Christophe Colomb, Amerigo Vespucci et Leif Erikson.

     - C’est qui ce dernier?

     - C’est le premier.

     - Je n’en ai jamais entendu parler... Et le rapport avec ça?

     - A toi de te torturer les méninges.

     - Je n’ai pas le temps pour ça.

     - Moi non plus.

     - Alors passons à notre affaire.

     - OK! Mais avant ça, allons siroter un kawa au réfectoire.

     - Tu es fou?... Tu souhaites vraiment que je  me fasse virer?

     - Non, tu prouves ainsi que tu as des couilles. Et surtout la preuve!...