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  • Bottine en garde à vue (1&2, à suivre)

     Bottine en garde à vue de Hank Vogel*.jpgGrâce à l’intelligence artificielle, toutes les absurdités sont déjà possibles mais seront bientôt toutes résolues.

     Malheureusement, mais heureusement pour moi, la police raisonne, la plupart du temps, ainsi:

     L’affaire est dans le sac, hélas le sac est introuvable.

     C’est pourquoi, elle me convoque souvent. Ce qui me rend accrêté. Et non pas accrédité, tout de même!

     Mais qui suis-je donc pour que cette inclassable et indestructible institution fasse appel à moi?

     Étant donné que je suis glaronais et fier de l’être, par le fait d’être originaire d’une des deux seules  régions au monde où l’on vote publiquement à main levée, c’est-à-dire sans la moindre hypocrisie, et ce afin de ne me contredire, je tiens à me présenter identiquement comme j’ai osé m’identifier dans un ancien ouvrage. Sans mise à jour, forcément. Soit, en m’imaginant que soyez en train de m’écouter:

     - Je m’appelle Fritz Niklaus von Glarus. Je suis né en Afrique au sein d'une famille d'émigrés européens entre l’aube du numérique et la révolution du digital. A vous d’imager où et quand. J’ai étudié la sociologie, la psycho-criminologie, la photographie, l’analyse filmique et investiguer à de nombres reprises pour le compte de certains services de l’état et de moins certaines sociétés anonymes, privées bien entendu. Mes études et mes expériences personnelles ont fait de moi un expert scientifique hors-norme... capable, fatalement capable de trouver une aiguille dans une botte de foin même la nuit, si vous permettez cette expression. Et cela non pas par le pur hasard mais par une méthode d’investigation toute nouvelle. J’en suis convaincu maintenant... Et...

     - Et?
      - Le devoir m’appelle, désolé.

     - Ou plutôt, pardon! Car je crois que je vous ai menti.

     - Comment ça?

     - Depuis que je vis avec Molly Stewart, une agente de police que mon camarade d’école Pépé a eu le malheur et le bonheur  de me présenter à son triste boulot, j’y reviendrai plus tard, et le fait qu’un connard d’écrivain m’a mis dans la tête l’idée que le mensonge n’est autre qu’une vérité dans une monde inconnue, j’ai tendance à mentir pour rien.

     - Donc le devoir ne vous a jamais appelé,  n’est-ce pas?

     - Exactement!

     - Quoi alors?

     - Une envie folle de faire une sieste. 

     Et je m’endors.

     Une demi-heure ou trois quarts d’heure plus tard, je me réveille et je constate avec stupéfaction que quelqu’un m’a bandé bizarrement les jambes durant mon sommeil et ce à mon insu forcément.

     Du coup, je hurle comme un fou:

     - Au secours Molly! Le diable est parmi nous.

     Mon amie accoure et me demande aussitôt:

     - Qu’y a-t-il, mon amour, le lac est en feu?

     - Non, pas lui, mais regarde ça! je lui réponds... C’est quoi pour un commerce?

     - Ce sont des bas de compression ou de contention en dentelles...

     - De compression ou de contention?

     - Des deux à fois.

     - Et pourquoi en dentelles. 

     - Parce que c’est moi que les fabriqués...

     - Et mis également, je suppose.

     - Non, c’est ma soeur qui te les a enfilés.

     - Ta soeur? Tu as une soeur maintenant?

     - Mais non! Je plaisante... 

     - Je préfère ça vu... vu...

     - Vu quoi? Ta tenue? Je dirais plutôt ta négligence... Au fait, Pierre a téléphoné pendant que tu ronflais.

     - Il voulait quoi le Pépé?

     - Ça t’emmerde autant que ça qu’il paraît plus jeune que toi?

     - Pas de commentaire!

     - Les interrogatoires portent leurs fruits!...

     - Il voulait quoi le commissaire? Tu préfères ça?

     - En effet!

     - OK!... Quoi donc?

     - Il semblerait que tu vous aviez rendez-vous.

     - Merde! C’est vrai, ça m’est sorti de la tête, dis-je à haute voix en sautant du lit.

     Et je m’habille en toute hâte...