Le 1er avril de l’année de mes vingt-six ans, je suis engagé comme gardien de prison au C.P.125, le centre pénitentiaire le plus moderne et le plus luxueux de mon pays, voire de la terre entière selon des journalistes très très proche du gouvernement.
Non, le deuxième très n’est pas une coquille.
Mais d’après Double Z, la définition, moins encourageante pour y passer un séjour, est toute autre. Soit: un lieu de redressement incolore pour des individus mal dressés à qui on a fait voire de toutes les couleurs.
Ainsi, après avoir posé fièrement ma belle signature sur mon premier contrat étatique, le chef du personnel me déclare, ses yeux braqué sur ma griffe:
- Ça se voit qui es et d’où tu sors, mon jeune gars!
Je m’apprête à sourire mais voilà qu’il m’ordonne quasi violemment.
- Dégage d’ici à toute vitesse, le commandant t’attend au bureau d’à côté!
J’obéis, forcément.
Mais, désorienté comme jamais, je m’y rends d’un pas nonchalant.
Et là, c’est l’apothéose...