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Le récit d'un ordinateur (16, à suivre)

 Le récit d'un ordinateur de Hank Vogel.jpgEnfin seul! Tant pis pour elle, tant mieux pour moi.

 En effet, accompagné de quelqu’un, surtout d’une jeune femme d’une beauté extrême qui sent la rose ou le jasmin à cent mètres à la ronde, il m’est impossible de raisonner normalement voire de raisonner tout court.

 Proche d’un tas de fumier ou d’une fosse à purin qui déborde, au contraire, j’argumente à merveille. A se demander si les neurones les plus efficaces de l’espèce humaine n’ont pas davantage évaluer lors des moments de défécation que de prière.

 C’est pourtant simple à comprendre, ces moments-là, il s’agit bien entendu des premiers et non pas des seconds, nous rendent à la fois plus légers et plus libres. 

 Légèreté et liberté! Ne sont-elles pas les piliers philosophiques pour un avenir prodigieux? Et n’est-ce pas cela que désire réellement l’homme normalement constitué, mâle, femelle ou à cheval entres les deux sexes? Ni plus ni mois?

 Quant aux autres: qu’ils aillent tous se faire voir ailleurs.

 Après cette élucubration, selon les boudeurs de Darwin et les craintifs de la liberté d’expression, je sors mon mini-dictaphone de la poche droite de mon pantalon, l’enclenche, je clique sur le dossier  de l’ordinateur intitulé fonds d’écran et je me lance à haute voix:

 - Cent trente images numérotées et titrées ont été stockées dans cet ordi. Ce nombre aurait pu servir de code pour ouvrir un coffre ou autre chose. Soit en le lisant à l’endroit soit à l’envers. Soit également, après l’avoir coupé mentalement en deux autres nombres: treize et trente. En les lisant pareillement dans les deux sens... L’image qui porte le chiffre un et le titre Adam et Ève, la reproduction d’une peinture surréaliste certainement, représente une  artiste qui jongle avec des oranges à côte d’un homme nue et d’une femme nu. A mon humble avis, celui qui a eu l’audace d’introduire ce cliché manipulé a une haute estime de la gent féminine. Pourquoi Dieu ne serait pas une déesse, jeune et gracieuse, qui aurait engendré le premier couple de l’humanité et non pas un vieux bonhomme austère et tout barbu? Et la pomme une orange? Donc, donc, donc, j’imagine mal le propriétaire de ce portable être un proxénète, un trafiquant d’êtres humains ou un  violeur en série. D’autant plus qu’on y trouve de nombreuses photographies de nonnes voilées comme de coutume, à l’exception d’une seule qui montre son cul... Est-ce l’exception qui confirme la règle? Ou veut-il insinuer par là que les épouses du Christ souffrent-elles parfois d’un manque d’activité sexuelle autre que la masturbation abusive, en solitaire ou en groupe?... L’individu soupçonné d’activités subversives, à tort d’après moi, adore plus la féminité et que la greluche. Et ça se comprend.  Car de nos jours, il est très difficile de différencier la vraie pondeuse de la fausse. De loin ou en examinant une photographie. Les transgenres ayant envahi le marché de la mode, dans les journaux et sur scène.  Donc, donc, donc, je réitère ce j’ai avancé. La deuxième et la dernière des images sont très significatives. La numéro deux: un groupe multiraciale qui attend fébrilement derrière une barrière l’arrivée d’un bateau ou d’un avion, démontre bien que l’incriminé en question a un bon fond, au-dessus de la moyenne. Il n’est point raciste... et est toujours prêt à aider ceux qui sont dans le besoin. Contrairement à la plupart de mes concitoyens. La cent-trentième: Freud, son portrait dans un cadre,  en train de mater les fesses qu’une belle blonde à poil, réellement couchée sur un divin, prouve que...

 Mais à cet instant précis, entre Portier en gueulant:

 - Pas ça, pas ça! Il me faut un rapport  écrit par ta main, bordel! Efface-moi tout ça et suis-moi dans mon bureau...

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