Tchou-tchou, tchou-tchou... champs labourés, maisonnettes soignées et montagnes sans neige au loin. Rien qui puisse exalter ma mémoire. Rien de pharaonique ni de monstrueux.
- A l’extérieur, tout semble péter le feu, me dirait mon ex concubine Susana. Mais à l’intérieur, le feu est tout autre. Proche des flammes d’un bazooka ou de la foudre d’un démon terriblement excité.
Pourquoi le souvenir de cette fille de l’Est vient subitement me chatouiller l’esprit? je me demande tout contrarié. Est-ce à cause de... ou grâce à... ?
Les listes sont longues. Bien que totalement opposées les unes aux autre, elles se croisent parfois. Je dirait même souvent voire très souvent.
Faut dire que l’être humain est régulièrement à cheval entre deux options qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau.
Exemple: on boit puis on baise et on baise puis on boit.
Selon Susana, il y aurait une sacrée perte de temps. Causée par l’intervalle de ces deux actions non spontanées.
- Au secours! je crie.
Un jeune homme accoutré d’une blouse blanche toute chiffonnée entre précipitamment dans mon compartiment en bafouillant:
- Qui... quoi... pourquoi... ça urge?
Étrangement, je reste de marbre.
- C’est vous qui avez crié? m’interroge-t-il.
- Qui d’autre? je réplique... A moins que vous m’imaginez en compagnie de quelqu’un, non?
- Qui ça?
- A vous de me le dire.
- Qui vous a menacé?
- L’utilisation du verbe menacer la condamnerait en première instance. Susana ne mériterait pas un tel sort...
- Où est-elle?
- Qui ça?
- Madame Susana.
Je souris et je corrige:
- Non, Mademoiselle Perla.
- Mademoiselle ou Madame, qu’importe! réagit-il violemment... Ce sont des étiquettes qui se valent de nos jours et qui ne nous dévoilent ce que l’on veut bien croire.
- C’est-à-dire?