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Ma Louise alias Carmen (3, à suivre)

 Ma Louise alias Carmen de Hank Vogel.jpgNadine retire de son sac une feuille de papier pliée en quatre, la déplie et m’explique:

 - J’ai failli de l’envoyer ce matin mais je n’osais pas.

 - Ose maintenant! je lui ordonne gentiment. Me la lire, forcément.  La seule chose que tu risques, c’est de me rendre jaloux.

 Et, illico presto, elle  se lance, à haute voix:

 - Tendre Toi! Un rendez-vous devant une église. Des caresses et des baisers échangés dans la nuit sur un banc. Le temps d’une soirée magique, j’ai retrouvé mes dix-huit ans. Période de vie faite d’innocence et de confiance... J’avais oublié la saveur d’une nuit de tendresse. Sur mon corps ne subsistait que le goût du désir. Mon âme restait souvent sur sa faim et même sur sa fin... Tous nos gestes étaient naturels et spontanés comme s’ils avaient la mémoire de rencontres passées, comme si une complicité enfouie sans le souvenir s’était révélée soudainement... Et puis, il avait le vent pour témoin. Le vent, souffle vivifiant et euphorisant. Le vent, compagnon de mon enfance, de mes silences, d’instants de plénitude... A cette seconde, il y a toujours l’essence de notre histoire, l’écriture... Alors?

 - Alors quoi?

 - Tu es jaloux?...

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