Pour la troisième fois, je reprends ma plume. Le soleil me chauffe le visage. Je suis fatigué. J’ai le ventre vide. Je viens de prendre une douche pour me purifier se des actes insensées. L’alcool m’aurait davantage fait ressentir mes faiblesses. L’eau est plus proche de Dieu que n’importe quoi. L’imbécillité est mon royaume. Mes mains ont commis de nombreux crimes. Elles ont caressé de la chair, sans sentiments. J’ai honte de mon comportement. Je ne suis qu’un animal assoiffé de spiritualité. Mes yeux brillent dans l’ombre, dans les endroits où la luxure est reine. La mer me manque. Toi, tu m’as beaucoup manqué. Aujourd’hui, je ne suis plus. J’ai l’impression d’être un poids pour toi. Je suis triste et suis prêt à m’éloigner de toi. Pour te rendre service. Pour te rendre heureuse. Pour te rendre libre, libre mentalement. Mais je crois que je t’aime. D’un amour au-delà du normal. D’un amour qu’il me fait voir de toutes les couleurs. Tu es semblable à un nuage. Tes sentiments sont très vaporeux. Tu dis n’avoir pas de sentiments. Pour moi, tu divagues. Les sentiments sont en nous depuis le début des temps. Tu n’es pas née de la dernière pluie, que je sache! Tu es trop cérébrale. Laisse-toi aller. La vie connait les secrets de l’existence. Toi, tu ne connais que les secrets de la non-existence. Ton éducation et tes expériences au niveau des relations avec les hommes t’ont déformée. Redresse-toi. Regarde-toi en face et essaye de marcher droit. Si l’amour te laisse indifférente, alors pourquoi tu m’as écrit: je vous aime? Nous ne sommes que de petits bourgeois. Nous n’avons jamais manqué de pain et d’eau. Et dire qu’il y des enfants qui meurent de faim! Nous devrions avoir honte de nous attrister sur notre sort. Nous avons tout, nous pouvons tout et nous nous questionnons. A distance uniquement. Lorsque nous sommes l’un en face de l’autre, tous nos tourments disparaissent. Alors? Ne crois-tu pas que nous sommes idiots?...