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La parfaite (12, à suivre)

 La parfaite de Hank Vogel.jpgUne heure plus tard, je reçois sur mon portable un numéro anonyme.

 Et, pareillement aux autres fois, je me pose la même question:

  Est-ce un envoyé du diable ou la chance de ma vie?

 J’hésite un bref instant puis je réponds:

 - C’est qui?

 - C’est moi. 

 - Vous qui?

 - Zuzana, ta chérie. Tu ne reconnais pas ma voix?

 - Si.

 - Alors?

 - Qui t’a donné mon numéro?

 - Ta chère maman.

 - Ma mère?

 - Non, sa sœur qui est au ciel.

 - Laisse les morts tranquilles!

 - A condition que tu me pardonnes.

 - Quel rapport?

 - Aucun... Je veux... je veux...

 - Tu veux quoi?

 - M’excuser pour hier soir... Je ne sais pas ce qui m’a pris. C’était plus fort que moi. Dû à une peur extrême sans doute. 

 - La peur de quoi?

 - De fondre dans tes bras. Telle une braise dans le creux d’un feu ardent.

 - Tu te fous de moi. Je ne crois pas.

 - Tu as tort. Car c’est la vérité, la stricte vérité...

 - Cela m’étonne fortement.

 - Dans ce cas, tu mourras célibataire.

 Et elle raccroche.

 Dix secondes s’écoulent et voilà qu’elle me rappelle.

 - Tu veux quoi encore? je lui demande.

 - Rien, je voulais juste m’excuser, me répond-t-elle.

 - Tu l’as déjà fait...

 - Oui, mais...

 - Mais quoi?

 - Je n’ai pas entendu ou senti la moindre tentative d’une éventuelle acceptation.

 - Il ne fallait pas raccrocher.

 - Vraiment?

 - Je n’ai pas dit oui. Si je pense ce que tu penses.

 - Et, d’après toi, qu’est-ce je pense?

 - En ce moment?

 - Non, l’année passée.

 - ...

 - Tu es là?

 - Non, à Chicago.

 - Ça t’arrive d’être sérieux?

 - Et toi alors? C’est vraiment la merde qui se fout des chiottes...

 - Ne sois pas vulgaire avec moi!  

 - OK, OK! Mais à condition que tu me traite pas comme un gamin.

 - Tu as un complexe ou quoi? Car ce n’est la première fois que tu me sors ça.

 - Et c’était quand l’autre fois?

 - Il n’y a pas si longtemps.

 - Quand exactement?

 - Aurais-tu une âme de flic?

 - D’après mes parents, certainement.

 - Je n’aime pas ça.

 Et elle raccroche de nouveau...

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