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  • Deux mille vingt-deux (22, à suivre)

     Deux mille vingt-deux de Hank Vogel.jpgUn laps de temps plus tard, probablement par réflexe éducatif dû à mon rassasiement libidinal, allez savoir, cette fois-ci c’est une pensée de mon géniteur légal, qui fut marchand d’art avant de devenir ambassadeur grâce à ses copains, se met à bouillir et aussitôt à se concrétiser dans ma petite cervelle de fils à papa, je dois le reconnaître. Explicitement:

     Quand l’objet est au top, c’est le moment ou jamais de lancer les enchères.

     Ainsi, naïvement armé de cette formule mercantile, je profite donc de proposer à Luna :

     - Maintenant que nos sexes se connaissent comme cul et chemise, il serait raisonnable  qu’entre nous tout le reste soit mis à jour. Le désires-tu aussi?

     - Quelle raclure! réagit-elle violemment, en hurlant.

     Puis, raisonnablement, calmement, elle me demande:

     - C’est le chef de famille qui t’a handicapé du ciboulot, à ce point-là? Ton infirmière attitrée?  Ou ton portable, à force de faire joujou avec lui et d’imiter ces conards qui ne savent plus remercier qu’avec des émojis?

     Je ne réponds. Mais! Mais?

     Soit elle est la descendante directe d’une des sorcières de Salem soit je suis un livre ouvert ou pis une réclame lumineuse, me dis-je.

     - Hé oh! lance-t-elle... Je t’ai posé une question...

     - Justement! je me rattrape. Le mot tombe à pic. Mais avant de donner suite à la tienne, il serait plus judicieux que l’on se préoccupe des miennes.

     - Mais de quoi parles-tu, l’intello?

     - Cesse de m’appeler ainsi! Ou...

     - Ou quoi?

     - Je m’en vais.

     - C’est du chantage?

     - Non. Égalité, oblige!

     - OK, tire-moi.

     Je m’apprête à partir mais voilà qu’illico presto elle me retiens par le bras en me suppliant:

     - Reste, c’était pour rire. J’ai autant besoin de toi que toi de moi dans cette société déglinguée... Étale ton triple questionnaire!

     - Quelle mémoire d’éléphant! je la flatte.

     - De mammouth je préfère. Vas-y avant que je me rebiffe...

     - Finalement, j’en ai plus qu’une... Pourquoi, il n’y a ou plutôt, il n’y avait pas un chat dans ton bar? D’habitude, c’était plein à craquer. 

     - A cause du renard qui les a tous fait fuir sous peine d’être mis en cage...