Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Le récit d'un ordinateur (17, à suivre)

     Le récit d'un ordinateur de Hank Vogel.jpgPietro Facchino alias Pierre Portier, commissaire de police, confortablement installé dans son fauteuil rembourré et dans la vie, me demande d’un air fâché:

     - Qui es-tu pour de bon?

     - Pour l’instant, un mec mal assis sur une chaise métallique qui finira par me les gonfler, je lui réponds sur le même ton... A quoi tu joues Pierrette? Tu t’attaques maintenant  à mon dictaphone au lieu de t’opposer directement aux diktats du maître de la maison?

     - Encore une de tes analyses psychologiques apprise sur le tas?

     - Dis que c’est faux!

     - Non!

     - Tu te comportes vraiment comme un flic.

     - C’est-à-dire?

     - Tu as toujours raison même quand tu as tort... Combien de policiers se sont trouvés en taule pour leurs crimes? J’aurais honte si  j’étais un procureur vraiment honnête.

     - En somme, il a raison.

     - Qui ça?

     - ...

     - De qui parles-tu?

     - Ça ne te regarde pas.

     - Alors n’avance pas ton pion pour le reculer aussitôt.

     - Je croyais que tu n’aimais pas jouer aux échecs.

     - N’essaye pas de détourner la conversation!... C’est qui ce con? Et que t’a-t-il raconté sur moi?

     Le commissaire se gratte le coude et sans tarder le nez.

     A-t-il lu un bouquin sur la synergologie, ce fils de pute? je m’interroge.

     - Qu’est-ce que tu as à me regarder ainsi? me demande-il d’un air bizarre, trois secondes après ma réflexion.

     - Et toi alors? je rétorque... Je parie cent francs que ton chef t’as remonté les bretelles à cause de moi.

     Il grimace.

     - Tu es un livre ouvert, je lui dis. Pire qu’un ordi oublié ou perdu. 

     - A ce point-là? s’inquiète-t-il.

     - Ton singe est certainement persuadé que je déteste la flicaille, je lui explique. Vrai ou faux?

     - Poursuis.

     - Et pense que le fait que tu m’aies choisi comme collaborateur extérieur  n’est guère digne d’un défenseur de la police...

     - Il s’est davantage penché sur ton passé.

     - Grâce ou à cause d’Internet?

     - Probablement. A moins... que...

     - Qu’il ait fouillé dans les archives militaires?

     - Probablement aussi.

     - Eh bien, tu pourras a ton connard de chef dire qu’il a gagné.

     - Comment ça?

     - Et qu’il pourra placer un de sa famille à ma place.

     Et je quitte le bureau du commissaire en courant...