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Tendresse tropicale (extrait)

 Tendresse tropicale-couv.jpgRomancier moi? Pourquoi pas? me dis-je. Eddy me semble être un homme très humain. Malheureusement des comme lui ne courent pas les rues.

 Et de fil en aiguille, j’atterris, mentalement bien entendu, sur la planète des éditeurs:

 On édite plus facilement un écrivain qui s'est fait un nom qu'un pauvre écrivain sincère mais que personne n'a jamais entendu parler. Car il faut que ça rapporte! Je comprends ce problème, certes! Mais c'est tout de même un frein pour la culture.

 Et soudainement un souvenir me vint à l’esprit:

 Un jour, un ami, écrivain en herbe, participa à un concours littéraire en Suisse. Il y avait 20 mille francs à gagner + la publication d'une œuvre inédite. Ce sincère écrivain en herbe, naïf comme tout débutant, mais méfiant, envoya trois exemplaires (non nominatifs mais munis d’un nombre de quatre ou cinq chiffres que l’on doit retrouver avec le nom et l’adresse de l’auteur... à l’intérieur d’une enveloppe fermée, c’était le règlement) d’un de ses manuscrits inédits. Il les emballa dans un carton, dans un ordre bien précis (à l’endroit, à l’envers et à l’endroit), recouvrit celui-ci d’un papier gras et l’expédia.

 Huit mois plus tard,  après que tous les membres du jury se sont passé tous les manuscrits et que le vainqueur fut proclamé (ce n'était pas lui), il reçut en retour ses manuscrits emballés dans le même ordre et dans le même carton. Seul le papier gras n'était plus le même.

 C'est fou, comme les ces gens sont précis et ont une sacrée mémoire, se dit-il. La littérature est-ce la plupart du temps une affaire de copains et de fric.

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