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Virgule après la voyelle (6, à suivre)

 Virgule après la voyelle de Hank Vogel.jpgLe soir, au dîner, mon père me demande:

 - Des nouvelles pour ton boulot?

 - Pas encore, je lui réponds... Tu sais bien, il leur faut du temps pour prendre une décision à ces fonctionnaires.

 - Et surtout à se décider d’ouvrir une lettre, dit ma mère... Bien que dans le privé, ce n’est guère mieux avec nos secrétaires qui passent les trois quarts de leur journée à se coiffer dans les toilettes ou à se limer les  ongles.

 - J’espère tu as collé un timbre avant de l’expédier! s’inquiète mon vieux.

 - En express et en recommandé, je mens pour le rassurer.

 - C’est bien mon fils.

 - Mais!

 - Mais quoi?

 - Je ne l’ai pas scellée.

 - Comment ça?

 - Le rabat de fermeture, je l’ai laissé tel quel. Pour deux raisons.

 - Lesquelles?

 - La première: l’adhésif qui se trouvait sur le rabat de scellement ne m’inspirait pas confiance et... 

 - Et?

 - Ce qui m’a conduit à la seconde. Soit à m’interroger: si quelqu’un n’a vraiment rien à cacher, pourquoi agirait-il contrairement. En avant donc la transparente!  

 - Eh bien, tu m’en bouche un coin.... A part  ça?

 - Deux flics ont sonné à la porte. A cause d’une fuite de gaz.

 - Il se sont moqués de toi.

 - Je ne crois pas, ils avaient l’air très sérieux.

 - Les cons ont toujours l’air très sérieux lorsqu’ils mentent.

 - Qu’est-ce qui te faire dire?

 - La parole d’un flic est moins fiable de celle d’une... d’une...

 - D’une pute, poursuit ma mère... N’est-ce pas, chéri?

 Mon père ne s’est plus où se mettre.

 Elle s’adresse à moi:

 - Les hommes ont souvent tendance à critiquer leurs semblables voire d’avantage que leurs ennemis.

 - Il n’y a pas de gaz dans tout le quartier  après que j’ai visité officiellement Auschwitz avec mes collègues! crie l’ancien maire de la ville. 

 - Et qui d’autre? gueule son épouse.

 - En signe de solidarité envers les victimes du nazisme! s’exprime-t-il avec beaucoup d’émotion. 

  - Maman, Papa, à quoi vous jouez? je leur demande.

 Et ma mère me répond:

 - Ton paternel est très fort pour changer de conversation. Il utilise tantôt la méthode forte tantôt la méthode émouvante et les malheurs des autres. 

 - Uniquement quand c’est nécessaire? conteste-t-il.

 - Et ça l’est maintenant?

 - Notre petit Charly s’est fait avoir comme un bleu, il n’a vue que du feu.

 - Je ne comprends rien à tes salades.

 - Je parie ma tête que les deux cocos qui sont venus inspecter nos lieux n’étaient autres que des agents, déguisés ou pas, envoyés par le patron des surveillants des galères.

 - Mais ils lui ont raconté des balivernes?

 - Aucune importance!...Tu as entendu ces gens-là raconter autre chose? Certainement pas. Le dirlo peut sûrement s’assurer que le futur garde-chiourme ne souffre pas du syndrome de Diogène.  

 Je tombe des nues...

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