N’allons pas trop vite en besogne!
Alors remontons légèrement le temps. Soit: à quelques mois avant son mariage avec le prince Eberhard IV.
Henriette est dans l’ignorance la plus totale. Concernant son avenir, il y va de soi.
Un matin, son grand-père, le Comte de Montbéliard, la réveille gentiment et il lui chantonne:
- Le grand jour fatidique s’approche. Il faut que ta femme de chambre t’habille à merveille.
- Pour toi ou pour moi, lui demande la jeune fille un peu ébranlée.
- Pour toi évidemment... Mais d’abord protège-toi avec ça. Nous allons rendre visite...
- C’est quoi ça?
- C’est une nouveauté.
- Mais c’est quoi?
- Une ceinture de chasteté.
- Et ça sert à quoi?
- A te protéger, t’ai-je dit.
- Contre qui?
- Contre ceux qui... qui...
- Voudrons me violer?
- Exactement!
- Impossible!
- Ne prononce jamais ce mot!
- Et mon épée alors? Et tous les cours d’escrime que j’ai reçus de ton écuyer comptent pour du beurre voir pire pour de la saucisse de Montbéliard?
- Je croyais que tu adorais ça.
- Plus maintenant. Car tu viens de me couper l’appétit.
- Pardon, ma petite-fille adoré...
- Accordé!... Où devons-nous nous rendre?
- A Wurtemberg.
- Où ça!
- A Wurtemberg.
- Mais c’est dans le trou du cul de l’enfer!
Le Comte de Montbéliard sourit puis il dit à sa petite-fille adorée:
- C’est pourtant là qu’un prince t’attend... Mesure donc ton langage si tu adhères à devenir princesse.
- Je sais tout ça, Grand-papa. Ce n’est qu’avec toi que ma langue se permet quelques libertés. Et parfois avec quelqu’un d’autre aussi.
- Qui ça?
- C’est mon secret!..