Quant à moi, je m’assois en souriant et en disant:
- Ainsi le beau séant n’osera pas se comporter tel un vilain pétard.
Mes parents se regardent bizarrement, s’interrogent sûrement.
A la longue, un couple finit par savoir ou pouvoir téléphater aisément, j’imagine, d’où leurs rares conversations.
- Que voulez-vous, mon esprit a fait le plein d’humour depuis j’ai découvert ma princesse, je leur explique. Et j’en suis terriblement amoureux.
- C’est donc ça ta nouvelle invention? réagit mon père, tout déçu.
- Voilà ce que c’est de trop faire confiance aux synonymes, Papounet... Découverte, invention, innovation, butin... et pourquoi pas pêche miraculeuse pendant que nous y sommes?... Sois heureux que je plane autrement et ailleurs que dans mon laboratoire de chimie bourré de CO₂. Eh oui, à force de fourrer mes panards partout, j’ai trouvé chaussure à mon pied...
- Et Céline dans tout ça? regrette ma mère.
- Cellulose, c’était un projet trop bien emballé pour moi, j’ironise... De toute façon, elle est n’aime que les femmes.
- D’où tu sors ça? s’énerve mon père.
- De sa propre bouche... le jour où j’ai voulu la sauter, la gouine.
- Lesbienne ou homosexuelle dit-on, me corrige ma mère... Après tout c’est son choix! Mais ce n’est pas une raison pour la péjorer.
- La déprécier, tu veux dire?
- Ma parole, c’est la charité qui se moque de l’hôpital!
- Je ne te suis pas.
- L’arroseur arrosé de Louis Lumière, tu t’en souviens encore?
- Quel rapport?
- Laissons tomber! La communication passe mal... tu as sûrement hâte de nous parler de ta belle, n’est-ce pas?
- En effet.
- Ou beau, intervient le paternel conservateur...