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  • Franco et Yolanda (3, à suivre)

    Franco et Yolanda de Hank Vogel.jpg Je m’habille en toute hâte. 

     Pourtant, personne ne m’attend. Ni mes collègues au boulot, ni mon chef et encore moins mon directeur. Car je suis à la retraite et, forcément, je ne travaille plus.

     - Alors pourquoi cet empressement? me demanderait ma concierge.

     - C’est l’habitude, ma chère Zita, je lui répondrait... Qui est entrée un jour dans mes veines et ne veut plus me quitter. Enfin, bref!

     Je vais à la cuisine et je me prépare mon traditionnel petit-déjeuner. C’est-à-dire: café au lait, oeuf dur et tartine au gravlax.

     Erreur! Sauf qu’aujourd’hui des oeufs de truite remplacent les filets de saumon cru longuement marinés...

     - Pourquoi? encore elle.

     - Parce que ma tendre épouse est partie pour quatre semaines au pays de ses ancêtres...

     - Pour faire quoi? Et warum sans toi?

     - La curiosité est un vilain défaut.

     - Tu t’égares, l’ami! Ne suis-je pas ta première lectrice?

     - Soit... soit... soit...

     - Tu accouches ou quoi?

     Et je me murmure:

     - Un si long voyage juste pour renouveler une carte de crédit, c’est archi débile!

     - Vraiment que pour ça? je crois entendre.

     - Non! je crie de toute mes forces.

     Et je poursuis en ricanant:

     - Tu l’auras ta sucette, fantôme poivre et sel! Mais sache surtout que le fait de te tenir en haleine, cela te permet d’exister.

     Et je déjeune dans le silence le plus total, tel un moine zen purement japonais.

     A la fin de cet cérémonie culinaire en quelque sorte, voici que le Franco de mon rêve me vient à l’esprit.

     - Mais au fait quel est le prénom de sa femme? je me demande.

     Je fouille, je fouille dans ma cervelle: niet, que des niet. Impossible de m’en rappeler!

     Alors, afin que son nom de baptême émerge des eaux obscures et profondes de ma mémoire, je décide d’utiliser la fameuse méthode de réciter à haute voix l’alphabet.

     Je me lance donc et aussitôt que j’arrive à la lettre i voilà que Iolanda jaillit par miracle. La poisseuse Zia!...