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Livre

  • La quarantaine d'un esprit vagabond (4, à suivre)

     La quarantaine d'un esprit vagabond de Hank Vogel*.jpgKijkduin, le 23 août 1988. Je suis au café La tourterelle. A ma gauche, la mer sous un ciel de plomb. Je n’ai peur de rien. Ni de moi-même. Demain, je quitterai les Pays-Bas. Le vent m’aura souvent décoiffé et sifflé aux oreilles. Il aura été le vent d’un certain temps. D’une épisode de ma vie. Les filles du Nord ont un charme qui convient parfaitement à mes sens, à mes phantasmes. J’admire leurs jambes, leurs peaux, leurs formes, leurs chevelures dorées ou platines. Je ferais volontiers l’amour avec de nombreuses d’entre elles. Je les caresserais avec une tendresse toute particulière. Un tendresse dépourvue de tout intérêt. Sans le moindre désir de vouloir répéter la même action le lendemain. Aimer et mourir. Vivre le plaisir et mourir au désir. J’ai mangé un hareng cru. Mes mains sentent le poisson. A l’horizon, des bateaux de marchandises se dirigent vers l’Angleterre, la Norvège ou le Danemark. Je pense aux marins qui ont dû quitter leur famille. Pour certains, une autre femme les attend ailleurs. Loin des habitudes familières. Pour d’autres, les tourments les attendent au premier virage. Lesquels d’entre eux ont le plus raison? Simple question de moralité? Tout au fond du café, une jeune femme est en train de me regarder. Le temps d’écrire ces quelques mots et voilà que mon regard a changé de direction. Les vieux et vieilles mangent des gâteaux aux pommes. La pâtisserie hollandaise est excellente. Je ne me comprends plus. Ou trop bien. Tu m’a beaucoup déçu. Je t’ai envoyé de nombreuses lettres. Toi, tu as préféré t’abstenir de m’écrire. Tu ne voulais laisser aucune trace. La jeune femme qui était en train de me regarder a disparu de ma vue. Tu es toujours présente dans mon esprit. Le matin, j’ai acheté à Delft des chemises en carton pour mes prochains manuscrits. Probablement, tu en recevras une. Une remplie de pages écrites spécialement pour toi. Tu me liras ou tu ne me liras pas. Aucune importance. Je trouve que je suis trop dévoilé en t’écrivant. Toi, tu es restée secrète. Trop secrète. Pourquoi? Pour me perdre ou pour me garder? Nous n’avons fait l’amour qu’une seule fois. Un jour de pleine lune. C’était un cadeau du ciel. Je m’y attendais pas. J’ai embrassé tes jambes, que je trouve belles et que tu détestes. Tu les considères incompatibles au reste de ton corps. Qui t’a mis cette idée dans la tête? Quel démon? Quel monstre? Un homme ou une femme?...