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Hank Vogel - Page 78

  • Ma Louise alias Carmen (19, à suivre)

     Ma Louise alias Carmen de Hank Vogel.jpgQui des deux permet à l’autre d’exister? L’ange ou le démon?

     Quelle terrible question!

     Louise alias Carmen se pointe à nouveau vers moi avec le reste sur un plateau. Tout sauf des restes! 

     Du frais et non du réchauffé, à titre de redondance pour ceux qui me font trop confiance.

     Elle me sert le premier, hospitalité oblige!   

     Un grand carré de pattes au four et deux fagots de haricots verts au lard fumé.

     Quant à elle:

     La moitié de ma part, sveltesse oblige!

     Mes babines crient victoire, sourdement évidemment. Les siennes également, vu  ses multiples petits sourires superlatifs.

     A un moment donné, je glisse lors de notre conversation tous azimuts:

     - Si la plus zélée de mes admiratrices était au même niveau que ton donateur, je vivrais heureux comme un poisson dans mes eaux troubles.

     - A qui fais-tu allusion? me demande-t-elle. A mon restaurateur?

     - Il a sans doute des vues sur toi, non?

     - Ils en ont tous.

     - Comment le sais-tu?

     - Ils n’arrêtent pas de me combler de cadeaux. Malheureusement, souvent les mêmes.

     - C’est-à-dire?

     - Des parfums, des parfums et des parfums!... Ils phantasmes trop les hommes. 

     - La truffe est sans doute l’exception qui confirme la règle.

     - Que veux-tu dire par là?

     - Que ton restaurateur a d’autres vues sur toi.

     - Par exemple?

     - Le mariage.

     - Peut-être. Mais... mais...

     - Mais?

     - Non merci! 

     - Pourquoi?

     - Parce qu’avant d’être pute, j’étais à la fois pute et esclave. 

     - Raconte-moi ta mésaventure. Cela pourrait...

     Mais à l’instant présent, son portable, qui  se trouve près d’elle, se met à sonner. Aussitôt, elle me fait signe de me taire, en mettant son index devant sa bouche, décroche et répond:

     - Oui, c’est moi...  comme d’habitude...   chez toi... dans environ une heure...  OK! 

     Elle raccroche et me dit:

     - Désolée mais le devoir m’appelle. Un client a besoin d’un sérieux massage. Le récit de ma fâcheuse aventure, c’est donc pour la prochaine fois...