- Tu ne me reconnais pas?... Cela ne m’étonne pas... Suis-moi au labo!
Et tel un abruti des plaines du Far West, dirait ma concierge, j’obéis à l’ordre de ce flic mystérieux.
Mais trois ou quatre pas après, plus tard pour les puristes, il rectifie son tir, façon de parler vu que nous sommes dans l’univers des dégaineurs décomplexés, et me propose de manière indirecte:
- Non, allons plutôt dans mon bureau, c’est plus rassurant, hein?
Et je récite les termes habituels d’un individu qui est en train de se battre contre un trou de mémoire, ç à d: bien sûr, bien sûr.
Nous nous installons. Lui, en s’effondrant sans son fauteuil relax et moi, en glissant prudemment mes fesses sur une chaise métallique.
Même ici l’égalité et la fraternité sont bafouées, me dis-je. J’espère que ce n’est pas pire que dans ces séries télévisés où pendant que le menotté bave et crève de soif le passeur de menottes se lèche les babines et savoure son café-crème... A moins que l’on exagère davantage au cinéma que dans notre société actuelle.
Le commissaire me fixe un bref instant puis me demande:
- Je suis méconnaissable à ce point-là?... Je croyais que tu avais une mémoire d’éléphant.
- Sauf quand la merde du chat fait de l’ombre au pachyderme, je lui réponds.
- Ce qui signifie?...