Premier septembre 1997. Hier, une princesse s’est tuée avec son amant. Ils entrent dans la légende. Le public aime ça.
La nuit de leur mort, ou le soir voire l’après-midi, les journaux ont doublé, certains même triplé, leur tirage...
Hans Son, alias Hanson, la cinquantaine, divorcé, regarde par la fenêtre de sa chambre. L’automne avance à petits pas.
Il attends un coup de téléphone. Une artiste-peintre devrait l’appeler pour lui fixer un rendez-vous. Elle peint des livres, paraît-il. Il est curieux de voir ça. Et de voir surtout ce que la vie lui réserve comme surprise.
- Une femme dans la tête, c’est comme un os dans la gueule d’un chien, murmure-t-il.
Subitement, il pense à cette princesse qui lui rappelait souvent et lui rappelle encore son premier amour. Même grandeur, même blondeur.
- J’aurais préféré qu’elle soit rousse, murmure-t-il à nouveau. Ainsi, l’os ne serait qu’une vulgaire chiclette à la gomme.
Hanson vient de terminer un roman et il se demande ce qu’il va écrire maintenant. Un autre roman? Une pièce de théâtre? Des poèmes? Le champs est libre et les horizons sont multiples.
Finalement, il reçoit l’appel avec retard et la rencontre est repoussée. Il est déçu. Il n’attend plus rien de la vie...