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Le balcon de Vyborg (12, à suivre)

  Le balcon de Vyborg de Hank Vogel.jpgDu  lundi au vendredi, à l’heure précise où tous les braves, paraît-il, ont terminé de servir honorablement l’administration locale et de ce fait ont le droit d’aller  boire un verre à la cantine à la barbe de l’état, Arne Alexandrovitch Fågel, alias le Viking désarmé alias Papounette, se presse de rentrer chez lui. Car peu bavard voir trop secret mais, surtout, il n’a rien à foutre des cancans de ses collègues. Ça lui cassent  vraiment les oreilles, d’après lui. 

 Mais ce jour-là, il y a comme un grain de sable dans l’engrenage, si vous me permettez cette expression.

 Nous sommes à table, les bras croisés. Nous attendons le chef de famille, évidemment.  

 Ma mère regarde plusieurs fois sa montre puis murmure, le visage sombre: 

 - J’espère qu’on ne l’a pas arrêté.

 - Pour quelle raison? je lui demande. Il est plus sage d’un prêtre et muet comme une carpe, la plupart du temps.

 - A la maison seulement.

 - Au contraire.

 - Comment le sais-tu?

 - C’est lui qui me l’a dit... Il y a fort longtemps.

 - Et tu te souviens de ça?

 - Oui, de ça et d’autres choses.

 - Quoi par exemple?

 - Toi aussi, tu t’y mets à ce jeu débile? Mon psychiatre me finit largement.

 - C’est dans ton intérêt.

 - Pense plutôt à Papa!

 - Je ne fais que ça... J’espère qu’on ne l’a pas arrêté.

 - Tu n’aurais pas une meilleure pensée que celle-ci?

 - Quoi par exemple?

 - Tu te répètes, Maman!... Il a peut-être rencontré un vieux copain d’enfance, qui sait!

 - Impossible.

 - Pourquoi?

 - Il m’aurait téléphoné.

 - Alors, allons l’attendre au balcon.

 - Jamais de la vie!

 - Varför?

 - Nos voisins ne doivent pas s’imaginer de quoi que ce soit, avec la tronche que je me paie.

 - Maman! C’est quoi pour un langage?...

 - Et puis ton père passe toujours par derrière.

 - C’est nouveau ça. De puis quand?

 - Depuis que... que...

 - Que la guerre a éclaté?

   Et juste à cet instant, on sonne à la porte.

 - C’est la police! hurle ma mère sur-le-champ, toute affolée.

 - Non, c’est moi, crie mon père, j’ai perdu les clés... accrochées à mon portable...  

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