Fortement étonné par le nombre élevé de personnes habillées ordinairement, je demande au commissaire:
- Ceux sans coutume, ce sont tous des inspecteurs?
- Pas tous, me répond-t-il, les trois quarts, ce sont des informaticiens de haut niveau. Mais des flics tout de même!
- Je comprends et je ne comprends pas.
- C’est-à-dire?
- Alors pourquoi tu as fait appel à moi? Vos stars de l’informatique seraient-elles moins compétentes que moi?
- Pas du tout. Nous voulons un avis tout autre, venant de l’extérieur, plus artistique...
- C’est qui ce nous?
- Le groupe chargé de l’enquête.
- Soit?
- Mon chef, mes collègues et moi.
- Et c’est toi qui a pensé à moi?
- Pas lors notre première réunion.
- Et personne n’a pensé à l’IA?
- A quoi?
- A l’intelligence artificielle... Tu sais ce que c’est?
- Oui, bien sûr! Notre police n’est pas aussi arriérée que tu le supposes...
- Mais personne n’y a pensé, n’est-ce pas?
- Si, une jeune inspecteur! Mais mon chef se méfie de tout ce qui est nouveau...
- Alors tu as aussitôt songé à moi?
- C’est ça... mais sans le aussitôt.
- Bien entendu! Chi va piano, va sano...
- E lontano...
- Sauf!... Sauf!
- Sauf quoi?
- Sauf si nos chers élus décident un jour d’introduire ce monstre imprévisible dans tous les services de l’état.
- Dans quel but?
- De supprimer un max de fonctionnaires, ceux qui n’en foutent pas une et ceux qui bossent aussi pour eux.
- C’est un bonne ou une mauve chose selon toi?
- Il faudra poser cette question à l’IA elle-même lors de son premier interrogatoire...