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Blog - Page 20

  • Susana Perla (20, à suivre)

     Susana Perla de Hank Vogel.jpgTchou-tchou, tchou-tchou... des panneaux solaires couchés au sol, des panneaux solaires debout, des panneaux tout court et des éoliennes au loin.

     Les étudiants se copient, les agriculteurs font de même et toutes les sociétés finissent par se ressembler comme deux goutes d’eau, me dis-je. Pas sur tout, forcément. Question de richesses ou pas et/ou de régime. Mais sur le plan des revendications libertaires, je mets ma main au feu. 

     Et je saute du coq à l’âne, en considérant peut-être Otto une bourrique à moitié intello qui...

     Qui? Quoi?

     Dilemme à mort, trilemme à prix fort! s’inscrit à jamais dans ma cervelle telle une phrase traditionnelle proclamée.

     Et, aussitôt, je ronchonne, sourdement:
     - Pas de problème de vinasse ni de prostate, surtout à son âge... alors pour quelle raison faut-il qu’il aille se libérer si souvent? Se libérer de quoi, Bon Dieu? D’un souci? Quel genre de souci? Concernant ses études, le résultat de ses examens, sa  copine, à la maternité en train d’accoucher? Sûrement, je passe à côté. Comme au loto. Pire que ça! 

     Otto se repointe à bride abattue, en me déclarant tout essoufflé mais joyeusement:

     - Enfin libéré, j’ai réussi mon coup.

     - Quel coup? je requiers d’un ton magistral.

     - Sans façon! accepte-t-il humblement. Mais avant tout, laissez-moi reprendre ma respiration... quant à vous... rallumez votre torche.

     Et il s’effondre sur son siège.

     Tic, tac, tic, tac... et tic!

     Mais, pressé comme un lavement, je déballe:

     - En résumé, si je suis là c’est pour une raison bien précise que je refusais d’admettre. Quelle absurdité, me diriez-vous! Revoir mon ancienne copine et plus... Vouloir combattre à tout prix le conditionnement mental... hélas, on n’y peut pas toujours. Notre attention ne suffit pas, aussi puissante soit-elle. Que faire alors?  Mystère et boule de gomme! Exemple: Has, mon ex beau-père, admirait le tableau du peintre Vermeer, La Jeune Fille à perle, et m’en parlait souvent. Avec une féroce insistance, parfois. Du martelage intellectuel, malgré lui. Allez savoir pourquoi! Après mon divorce avec sa fille, j’ai rencontré Susana Perla qui admirait également la même oeuvre picturale et s’habillait comme la jeune fille les jours de Carnaval, sans doute à cause de ou grâce à son nom de famille qui signifie perle en italien, en polonais, en slovaque et en tchèque. Et à cause ou grâce à tout cela aussi, peut-être,  je suis tombé très amoureux d’elle. Malheureusement, notre relation n’a pas duré. De qui la faute? C’est le tout le problème et j’aimerais connaître la véritable cause de cet échec.

     - Vous permettez? réagit le jeune homme qui ne tient pas en place.

     - Je vous en prie.

     - D’après vous, je suis ceci par ce que j’ai rencontré celui-là ou celle-là et que je l’ai suivie, n’est-ce pas?

     - En plus simple, je suis parce que je t’ai suivi. Car sans toi, je ne suis rien... Suis-je clair?

     - Est-elle si géniale que ça, cette bonne femme?

     - Une femme qui a de belles mains n’a pas forcément de beaux pieds.

     - Mais je faisais référence à Susana Perla.

     - Je n’en doute pas... Qu’est-ce qui vous chagrine?

     - Votre métaphore... Que signifie-t-elle?

     - Qu’une personne belle et intelligente, sans faille en apparence, peut en avoir une ou plusieurs en cachette... Susana a beaucoup de qualités mais aussi quelques défauts... auxquels je devrai m’habituer ou en faire abstraction. Une gymnastique cérébrale tout au plus. Que je refusais d’admettre dans le passé.

     - Une femme dans la tête, c’est comme un os dans la gueule d’un chien. N’est-ce pas? 

     - Si l’on veut.

     - C’est pourtant vous qui l’avez écrit sur votre blogue!

     - Vraiment?

     - Différemment, probablement...

     - Peut-être

     - Notre mémoire fonctionne parfois tel un tableau noir qui s’efface de lui-même.

     - En effet... A vous maintenant!

     - Moi quoi?

     - Votre fameux coup.

     - Ah, oui...

     Et rebelote! Mais sans s’excuser, cette fois-ci...