Le diplomate bientôt hors service serre les dents, se mord la lèvre inférieure puis il m’avoue avec une envie folle de me casser la figure certainement:
- A cause de tes caprices d’adolescent gâté et d’étudiant révolté, j’ai dû flirté à plusieurs reprises avec le diable et ce aux plus délicats moments de ma carrière. Et j’en ai encore honte... Et c’est comme ça que tu me remercie? Après tout ce que j’ai subi? Observations, critiques, avertissements, reproches, blâmes, réprimandes...
- Mais de quoi, bon sang! je m’énerve. Sois plus explicite! Au lieu de te lamenter sur son sort en déballant, récitant des synonymes.
- J’ai menti, triché, confisqué, volé, falsifié, corrompu, menacé... tu préfères ce type de déballage?
- C’est déjà mieux! Mais dans quel but?
- Afin tu ne sois pas mis à l’écart par tes profs et que tu n’ailles pas en taule.
- Si j’ai bien compris: c’est grâce à tes magouilles que l’on m’a attribué le diplôme de chimiste enfin et que l’on m’a exempté du service militaire de justesse?
- ...
- Enfin et de justesse ou inversement, dans les règles de l’art vis-à-vis du peuple, n’est-ce pas?
- Oui... c’est un peu ça.
- Un peu ou beaucoup?
- C’est ça.
- Sinon?
- C’était la prison en tant qu’objecteur de conscience et la mendicité en tant que futur chercher. Eh oui!
- Et tu as manigancé tout ça tout seul?
- Oui tout seul... avec l’aide de Dieu.
- Pas celle du diable? j’ironise... C’est fou comme tu considères tes copains... pardon, tes faux amis... Cela explique fort bien pourquoi personne nous rend visite.
- Hören Sie mal auf! hurle à brûle-pourpoint ma mère.
Mon père et moi, nous sommes totalement stupéfaits, le visage bleu de méthylène comme si nous venons de tomber la tête la première dans un tas de ce chlorure, après avoir vibré mortellement durant quelques secondes telles deux stalactites dans une caverne lors d’un tremblement de terre, bien entendu.
Puis, simultanément, nous lui demandons:
- Depuis quand parles-tu l’allemand?...