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Le récit d'un ordinateur (14, à suivre)

 Le récit d'un ordinateur de Hank Vogel.jpgA peine de retour dans ma cellule de travail, face à cet ordi de misère, allumé par je ne sais qui, une phrase de ma concierge adorée me vient quasi miraculeusement à l’esprit. Soit:

 - Mais qu’est-ce que tu fous-là, fils de nabab, dans cette casbah grise qui pue la flicaille? Aurais-tu échangé ton plus beau stylo contre une vilaine matraque toute tachetée de sang?

 Si la vieille bédouine était encore vivante et là, je lui aurait sûrement répondu:

 - Merci de me rappeler qu’une fois de plus j’ai péché par excès de confiance. 

 Et elle aurait rajouté:

 - Si le diable n’avait pas la peau douce, personne ne glisserait sur une peau de banane. 

 - Il m’a eu, ce con, je murmure.

 - Qui ça? s’exclame une voix féminine, derrière dos.

 Je me retourne aussitôt et me trouve nez à nez avec la plus belle femme du monde, en uniforme de gendarmette.

 Stupéfait comme jamais, je bégaye forcément:

 - S, s... c’est vous... k, k... qui avez...

 - Il ne fallait pas? me demande-t-elle... Non? Oui?

 Je la toise.

 - Désolée, m’excuse-t-elle en se mettant au garde-à-vous... Je m’appelle Molly Stewart, on m’a donné l’ordre de vous seconder jusqu’à la fin de votre enquête. 

 - Repos Molly, dis-je.

 Elle obéit sur le champ en souriant.

  Et, grâce à sa rapidité, sa spontanéité ou rien de tout ça, je sens subitement renaître en moi tous mes plaisirs déchus. 

 - Quelle étrange sensation? je marmonne alors.

 - Plaît-il? réagit-elle, légèrement confuse...

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