cynthia.vogel@gmail.com ge.vogel@gmail.com vogelhank@gmail.com

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Virgule après la voyelle (3, à suivre)

     Virgule après la voyelle de Hank Vogel.jpg- Mais de quoi tu parles, Georges? réagit ma mère... Je refuse d’entrer dans ton jeu.

     - OK! Laissons tomber!

     - Non, ne laissons pas tomber! je conteste... Je veux connaître la vérité.

     - La vérité est toute simple, m’explique ma mère, ton paternel fait de la politique et est membre de la société des officiers. N’est-ce pas, chéri?

     Mon père ne répond pas mais sourit niaisement.

     - Ainsi, il se trouve souvent  au sommet de la pyramide où l’on peut sentir tous les vents venir. Même... même...

     - Même les mauvaises odeurs, reprend son mari.

     - Je ne comprends rien à vos salades, à votre charabia, je m’exclame tout agité.

     - Repos! m’ordonne l’officier de réserve.

     Je me raidis machinalement tel un bleu. Contrairement aux habitudes.

     Un sourire héroïque s’inscrit sur le visage   ce  militaire inattendue mais s’éclipse aussitôt après un pouf évasif évadé de sa bouche.

     Et, forcément, je me déraidis, je reprends ma forme initiale.

     Quel comportement de con! me dis-je.

     Alors, alors, alors! Le vieux de la vieille et de toutes les veilles m’explique:

     - Avec les autres, un mot, des mots, ça ne leur suffit pour devenir de marbre puis agir enfin pour la bonne cause. Non, ils leur faut     de l’argent liquide, du cash et non des chèques. Les salauds! Les lèches-bottes! Les faux-culs!...

     - Qui ça, Papa?

     - J’ai soudoyé tes profs.

     - Non! Non?

     - Doublement si!

     - Tous?

     - Presque tous. Et le doyen en particulier.

     - Mais pourquoi?  

     - Pour ne pas que tu finisses tes jours à vendres cacahuètes.

     - Elle regorgent pourtant de très importantes vitamines telles que la A, la B et la E. 

     - Tu ne me crois pas?

     - Il me faut des preuves.

     - Tes mauvaises notes.

     - Quelles mauvaises notes?

     - Elles ont été falsifiées, forcément. C’était une affaire entre eux et moi... Laissons donc tomber ça!

     - Tu te répètes, Papa.

     - Si j’ai bien compris, tu n’as nullement besoin de mon aide pour trouver du boulot parce que tu sais que tes vœux sont à l’opposé des miens, n’est-ce pas?

     - Certainement.
     - Et quel est le métier qui te conviendrait le mieux?

     - Ergastulaire.

     - C’est-dire?

     - Argousin.

     - Tu te fiches de moi ou quoi?

     - Geôlier, garde-chiourme ou maton, ça te dit enfin quelque chose?

     - Que cherches-tu à me prouver, fiston? Que l’année passée à la faculté des lettres ne t’as pas été inutile?... Au fait, pour quelle raison l’as-tu quittée pour celles des sciences sociales?

     - La raison est toute simple: j’en ai eu marre de voir des enseignants médiocres danser sur leur illusoire piédestal. Et... et...

     - Et?

     - La littérature, c’est bien jolie mais ne vaut l’action, sociale ou autre, lorsqu’on est jeune. Et la prison me permettra de mieux comprendre les causes des effets dévastateurs. Dévastateurs, d’après ce que l’on dit. Ou l’inverse!

     - OK, OK, OK! En fin de compte, tu es moins con que je l’imaginais...