Le lendemain matin, en entrant à la cuisine pour prendre tardivement mon petit déjeuner, ma mère me demande:
- Ton fameux rassemblement, avec tes anciens camarades de classe ou d’ailleurs, s’est terminée tard hier soir? Je ne t’ai pas entendu renter.
- C’était ce main, je lui réponds en baillant et m’asseyant languissamment à table.
- Il y avait qui?
- Des endormis qui me donnent encore sommeil.
- Qui ça?
- Difficile de savoir.
- Comment ça?
- Tout le monde s’est présenté avec un pseudonyme.
- Pour quelle raison?
- Il a été décidé ainsi. Pour une raison de sécurité.
- Qui a eu cette idée farfelue et hypocrite? Sûrement un internaute...
- Non, la majorité a pris cette décision...
- Quelle majorité?
- Un groupe d’inconnus et d’inconnues. Excepté un certain Pontus Wall et quelque chose.
- Le fils de Madame Wallsten?
- Probablement.
- Ça alors! Comment est-ce possible?
- Tu as certainement dû parler de cette réunion à sa mère et aux mères lors d’un de tes séances de tricot, non?
- Si! Aux autres mais pas à elle. Car elle n’était pas le jour de ma pub orale. Pourtant, je les ai suppliées de ne pas divulguer mon message en dehors de leur cercle familial... Ah, ces pipelettes!
- A part ça, qu’est-ce qui pourrait te mettre aussi en colère?
- Tu en es où avec tes recherches d’emploi et d’appartement?
- Concernant l’appart, j’attends que Lili revienne de voyage. Quant au reste, je ne sais pas trop.
- Tu espères quoi? Vivre au crochet de ton épouse?
- Lili pense ouvrir un petit laboratoire d’analyses médicales non loin d’ici.
- Parfait! Mais toi?
- Je laverai les éprouvettes le matin et j’écrirai l’après-midi.
- Tu rêves, fiston!
- Et la révolution qui s’en chargera, alors? Toi et Papa avec ses maîtresses? Comme dans le passé?...