Le lendemain après-midi, je reçois, sur mon portable de la part de Raoul, le message suivant, que je relis à mi-voix les fesses serrées, après ne l’avoir lu silencieusement qu’à moitié:

 - J’ai parlé à Lili de ton désir d’avoir son numéro de téléphone. Malheureusement, on vient de lui volé son mobile. Alors, après avoir insisté délicatement et longuement sur ton buté désire de la rencontrer, vu et malgré son état de déprime de fille gâtée, elle m’a proposé finalement un rendez-vous comme de nombreuses fois dans le passé. Avec toi, bien entendu. C’est-à-dire: à vingt heures précises à l’endroit que tu sais et que j’ignorais jusqu’à hier. Que Dieu bénisse Torgils Knutsson!

 J’inspire et j’expire profondément. Puis, je poursuis, sûr de moi, soit liberté de toute crainte:  

 - Pas besoin de me rappeler, j’ai trop de boulot. Et mon patron et son daron est toujours aussi orgueilleux et obstiné que mon président.

 - C’est pourquoi, si tu acceptes son invitation, un émoji encourageant fera l’affaire!

 - Les cocus sont souvent les plus chanceux.

 - A+, tête de nœud!

 Et, forcément, je lui réponds en lui envoyant trois soleils souriants, trois cœurs bien rouges et trois verres de champagnes.

 Et ce en murmurant:

 - Quand on a faim et soif, on avale tout même les insultes les plus odieuses, fils de pute!...