- Virgule après la voyelle est-ce vraiment ton prénom ou un surnom?

 Cette fois-ci, c’est elle qui reste baba.

 Cinq secondes seulement, pas plus. Puis elle secoue la tête et me dit:

 - Fridolin adore toujours en rajouter, c’est son style. A moins qu’il me considère mieux que ma voisine qui se trouve dans la cellule plus proche que la mienne. De son bureau, bien entendu. Tu comprends, geôliers comme détenus, ils raisonnent tous avec leur nombril. On devient vite intellectuel à force d’imaginer les barreaux qui n’existent plus. Pourtant, certains les comptent encore malgré cela. Ce n'est à rien n'y comprendre...

 - Si! j’interviens.

 - Finalement, c’est toi ma lanterne. Éclaire-moi!

 - Voyelle, c’est voyou au féminin.

  Du coup, elle me foudroie du regard.

 - Ce n’est pas ça? je m’inquiète.

 - Si!

 - Alors?

 - Je te l’ai déjà fait remarquer mais plus subtilement... Oh! Tu m’écoutes ou tu fais semblant.

 - Je ne fais que ça?

 - De m’écouter ou de faire semblant?

 Du coup, à mon tour,  je la regarde de travers et lui crie dessus:

 - J’espère que ceux qui t’ont conçue ne souffrent pas tous les deux du syndrome de ponctuation. 

 Puis avec un respect relâché, digne d’un maton:   

 - Sur ce, fous-toi à poil si ça te chante mais après mon départ. Dans quelques secondes déjà, car j’ai une crampe à mon pied gauche qui a accepté de jouer au con jusqu’à maintenant. Ciao Virgola!

 Je sors rapidement de la cellule et je fermant aussitôt la porte.

 Et, bien entendu, j’entends:

 - Stonzo, vaffanculo!