Et nous voici dans les sphères du Cupidon cupide. Sans condom ni fémidom, par choix.
Où tous tous les coups sont permis y compris les coups bas sauf les baisers sur les lèvres et davantage jugés trop permissifs.
Où tous les démons échappés à temps de Sodome et Gomorrhe s’en donnent à cœur joie.
Et où l’homme ne cesse de se métamorphoser en bête féroce et la femme en objet multifonctionnel. Ou inversement.
Après nos ébats sexuelles et non pas amoureux, soyons honnêtes, je demande à ma partenaire occasionnelle:
- Au fait, quel est ton nom?
- Ma parole, c’est une manie chez les mecs! s’énerve-t-elle. Tu veux aussi mon adresse et mon compte bancaire?
- Non merci, jusque un prénom pour mes petits enfants, je lui dis très sérieusement.
- Tu es déjà grand-père?
- Pas encore ou pas à ma connaissance.
- Je ne te suis pas.
- J’ai envie d’écrire un roman pour ma progéniture de demain.
- Je croyais que seules les bonnes femmes souffraient de l’horloge biologique.
- Eh bien non! Tu es au courant maintenant...
- Sur quoi? Sur des filles comme moi?... Et tu as besoin de leur prénom pour ça?
- Du tien seulement.
- Pourquoi seulement du mien?
- Parce tu es l’exception qui confirme la règle.
- C’est trop intello pour moi... Je n’ai le droit de dévoiler mon nom.
- Qui te l’interdit?
- Personne. Je travaille en solo, je ne suis pas maquée.
- Alors pourquoi?
- Demande ça aux autres qui font le même métier que moi... la réponse ne sera pas différente, j’en suis certaine.
- Dommage pour ma pomme!
- Mais si tu y tiens vraiment, tu peux m’appeler Louise ou Carmen.
- Comme les autres?
- Comme certains autres!... On dort un peu maintenant? Je suis crevée.
- Dormons, dormons! Dans l’espoir que le sommeil réparateur fasse bien son boulot..