cynthia.vogel@gmail.com ge.vogel@gmail.com vogelhank@gmail.com

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Le balcon de Vyborg (16, à suivre)

     Le balcon de Vyborg de Hank Vogel.jpgSans perdre une seconde, je retourne rapidement à la salle à manger et je reproche à mes parents:

     - Si j’ai bien compris, vous dites une chose et vous faites tout le contraire... Vous n’êtes guère mieux que les pires voyous qui gouvernent sur cette terre. En somme... en somme...

     - En somme quoi? s’inquiète mon père.

     - Vous m’avez encouragé voire forcé à servir un pays que vous sous-estimez depuis toujours. Pour plusieurs raisons, peu honorables.

     - Lesquelles? s’inquiète à son tour ma mère.

     - Il y en deux en vérité, je corrige.

     - Lesquelles? répète-t-elle.  

     - La première: afin que personne ne vous soupçonne de vos manigances absurdes. La deuxième: afin que je m’éloigne le plus loin possible de Lili.

     - On dit seconde quand la troisième n’existe pas ou pas encore, ironise le vieux.

     - Tu te comportes exactement comme un flic qui se préoccupe davantage de la cartouche trouvée par terre près de la victime que de la blessure de cette dernière, mon cher Papa.

     - Lili n’est pas une fille pour toi! s’énerve-t-il. Primo: elle n’est pas belle et pas scandinave d’après ma douce moitié. Secondo et non deuxième: c’est une infirme qui boite du pied gauche. 

     Je fronce les sourcils.   

     - Tu nous crois pas? me demande la protectrice de mon hérédité.

     - Pas du tout, je lui réponds sèchement.

     - C’est normal, l’amour rend aveugle.

     - Dans le passé, elle boitait peut-être. Plus maintenant.

     - Comment le sais-tu?

     - Tu as déjà oublié ce que je t’ai raconté, Maman?

     - Non, si, c’est que, non rien...

     - Pour l’amour du ciel, cesse de jérémiader pour si peu, ma doucette, supplie mielleusement le mari faussement soumis à son épouse.

     Je souris alors. Mais je grimace tout de suite après.  

     - Et toi de jouer au con! m’ordonne-t-il aussitôt... Tu n’est plus à l’armée, ici.

     - A la guerre, j’étais, bande de héros à la noix! je crie de toutes mes forces. Oui ou non?...